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Á Pleyel (Live)

Artist Charles Trenet
Title Á Pleyel (Live)
Release Date Sunday, July 31, 2022
Genre Pop > French Pop
Copyright © Juste pour Rire
Country GERMANY

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Last farewell concert, dernier concert d'adieu - le Fou - Charles Trenet

Last farewell concert, dernier concert d'adieu - le Fou - Charles Trenet - UNFORGETTABLE!

Ce spectacle est un mélange, constamment, de chaud et de froid. Que la "La folle complainte" vous tire une larme, avec ses becs d'acétylène, et Trenet, aussitôt, ironisera sur les pleurs «qu'il faut bien forcer un peu». Qu'une dame, dans le public, se félicite «d'être aussi de Narbonne», et notre chanteur se demandera où diable sont donc les Parisiens, si tout le monde vient de sa ville natale. Comme si nulle émotion n'avait droit de cité hors du domaine, parfaitement circonscrit, de la chanson. Mais là, alors, à l'intérieur, tout serait permis; là seraient les vrais enjeux (comme dans le "Jardin extraordinaire" ), là pourraient être placées les charges explosives. Chez Trenet, c'est le chant qui est miné, le chant seul, le reste n'importe guère. Ces chants que d'autres générations, n'ayant rien connu de ses mimiques, fredonneront, longtemps après, «en oubliant le nom de l'auteur». Un poète, c'est un style.
Chanter assis, deux heures, mimer java (celle du Diable) et polka (celle du Roi) en homme-tronc, conjurer cette frustration corporelle par la perfection des mots et des notes, c'était le défi d'un soir de grâce. Au menu, une trentaine de chansons parmi les plus belles ("Il y avait" ,"Mam'zelle Clio" ,"Douce France" ,"Débit de l'eau, débit de lait" ,Mes jeunes années ,"La mer" , et un "Je t'attendrai à la porte du garage"avec l'accent de Narbonne, ravissant sans doute la compatriote susmentionnée...). Beaucoup de chefs-d'oeuvre absents ("Boum" ,"La dame de Béziers" ,"Je chante" ,"Dans les pharmacies" , parmi tant d'autres), parce qu'il faut bien choisir. Ainsi, aucune chanson du dernier CD, pourtant superbe, paru ce printemps. Heureux homme, qui part composer son récital comme à la cueillette, laissant plus de fleurs qu'il n'en prend, allant sa vie de chanteur avec l'apparent détachement du promeneur. Quel que soit, dans la vie, l'homme Trenet, il y a quelque chose, dans le personnage de scène, de seigneurial. Brel, Piaf se consumaient à chanter. Trenet, rien ne semble l'affecter, comme s'il était d'un autre monde.
Ce récital sera-t-il le dernier ? Pour un homme qui a commencé ses adieux à la scène en 1965, la question, au fond, n'a plus guère d'importance. Heureux, celui qui se renie, et se renie encore, s'il est paré de dons aussi éclatants. Chanter devant des gens, entrer et sortir de scène, n'est-ce pas apprendre, déjà, à disparaître ? Répéter à l'envi le moment qui sera, un jour, celui du vrai départ. Avoir assisté à ce spectacle-là laissera des souvenirs pour une vie. Il y a eu la dernière chanson ("Y'a d'la joie" ) puis la foudre, interminable, des applaudissements. Un quart d'heure ? Vingt minutes ? Il y a eu cette dame, qui a jailli sur la scène, s'est emparée du micro, a crié «Charles, reviens !». Mais le Fou chantant n'est pas réapparu. Il est resté dans l'ombre des coulisses. Et la foule a continué, pendant un temps inestimable, à ovationner une salle vide. Et ce moment restera, pour ceux qui étaient là, comme un incroyable hommage à l'oeuvre, au-delà, déjà, de l'homme.

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